J'ai jamais su raconter autre chose que la poésie sauvage de mon environnement immédiat : je puise ma trame créative dans ce qu’il y a de vrai, de primordial, imprévisible, et incompréhensible dans la nature.
J'ai toujours cherché la beauté.
À travers mes cours d'Histoire de l'Art, à vingt ans. Dans les cheveux aux vents de l'aventure. Dans les repaires de poètes et d'anarchistes. Dans la subtilité du Jazz, incompréhensible les premières fois.
Dans les saveurs raffinées de certains restaurants qui vous éduquent le palais de sorte que vous vous en souveniez à peu près éternellement. Dans les paysages crépusculaires qui vous feraient presque douter d'une aube prochaine. Dans le coeur qui s'emballe en pensant à l'Hudson sans avoir jamais connu New-York. Dans l'amour, dans l'amour. Dans ce qui ne faiblit pas. Dans ce qui brille à vous en décrocher la mâchoire ou les yeux, les yeux fous d'envie, de vie, d'audace, qui pétillent comme un champagne et débordent à force de caresses visuelles comme celles laissées par la Golden Bay sur mes paupières un jour heureux. Dans les mots de mes parents et ceux de mes amis.
Dans le sang chaud du doute, juste avant de prendre un risque.
Dans la certitude que toute cette fulgurante quête de beauté, c'est ce que je veux laisser au monde, ce pourquoi je veux qu'on se souvienne de moi avant que je ne disparaisse et dans le temps qui me suivra.
Dans les draps ensommeillés, les matins ensoleillés, les douches de vent, les pavés ruisselant de pluie et de pas pressés pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Dans la lumière de l'été, dans l'écriture et dans les lignes de Patti Smith. Dans l'amour dont tout le monde voudrait comprendre le dialecte. Dans l'amour toujours.
Dans quoi d'autre, après tout ?