" Que faisons-nous lorsque nous rencontrons la limite des choses ? À quoi ressemble cette ligne infiniment fragile qui nous fait tomber dans un espace transitoire ?
À quel moment exact devenons nous différent ?"
Des pluies diluviennes nous traversent parfois dans tous le corps et des vagues insensées émergent de ces averses émotionnelles. Comment se fait-il que nous ayons l'impression de nous noyer alors que nous sommes composés d'eau ?
Quelle différence fondamentale entre ce qui nous anime, ce qui nous disperse et ce qui nous sauve ?
Qui peut comprendre ce que nous ne pouvons comprendre au fond de nous-même ?
Quand tout nous pousse à vivre des expériences toujours plus positives et épanouissantes, comment faire de la place à ce qui nous heurte et nous bouscule ? Comment oser dire " je me sens dépassée, le souffle me manque ? "
À quelle tour de contrôle se référer ? Qui garde un regard sur notre trajectoire pour signaler l'approche de l'impact ?
Comment accepter le manque d'inspiration qui nous accompagne par moment ?
Peut-être faudrait-il écouter l'instinct qui nous pousse à mettre notre pouvoir personnel en lieu sûr, sur les grands axes des routes et des déserts qui n'ont jamais manqué de force. Se souvenir des jungles sauvages à qui l'on n'a appris ni la tendresse, ni la discipline, mais dont la soif de vivre déborde par tous les pores de leur branchages. S'épancher dans des décors qui ne nous ont jamais abandonné. Devenir soi-même ces lianes désordonnées ou ces siècles de forêts sans qui les arbres millénaires et modestes n'auraient rien à quoi se raccrocher.
Farder ses joues pour remettre nos petites errances sur le devant de la scène.
Faire confiance à l'art de la métamorphose.
