Les murs sont les gardiens de notre intimité. Ils nous abritent, nous protègent, nous sécurisent.

Ils nous enferment aussi, parfois.

 

Murs creusés dans la roche, abris sanctuaires, murs de pierre ou d’argile, murs en relief, murs connus ou inconnus, éphémères ou millénaires... 

 

Nous ressentons depuis toujours le besoin de leur confier ce que nous avons de plus brut en nous. Nous les ornons pour raconter l’histoire des grandes dynasties. Nous écrivons sur leur dos blanc pour marquer notre rébellion adolescente et braver l’interdit. Nous peignons à l’ocre rouge l’empreinte de nos mains pour marquer notre territoire ou pour sceller un pacte divinatoire. Nous gravons des initiales pour nous souvenir d’un amour. Nous colorons les murs pour signifier notre dévotion, partager nos visions, exprimer notre colère ou notre poésie, raconter l’histoire de nos rituels et de nos migrations, laisser un témoignage. 

 

Je crois au pouvoir symbolique, que de nombreuses cultures traditionnelles à travers le monde utilisent pour influencer leur réalité. Les peintures rupestres, pratiquées pour leurs vertues narratives, protectrices et curatives, sont une source d’inspiration importante pour moi. 

 

Inspirée par ces croyances, j’associe chacune de mes fresques à un rituel : avant de peindre un mur, je m’intéresse à l’histoire du lieu et je dépose une intention. 

 

Mes fresques sont des observatoires qui me permettent de contempler des mondes invisibles et de les connecter entre eux. 

 

Les lignes que je trace sur les murs ne sont pas seulement de la couleur, mais de la Vie. De la Mémoire.

De la Magie.

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